人山人海 

1. Que se cache-t-il derrière la « DARPA chinoise » ?

 

1.1. Un contexte de regain des tensions géopolitiques favorable à la réorganisation de l’innovation militaire

Notre planète comporte actuellement trois grandes puissances. Depuis 2014, les tensions géopolitiques entre ces puissances ont connu une nette augmentation. Cette augmentation de la conflictualité des relations a été accompagnée par une intensification des efforts d’innovation technologique militaire. Aussi bien la Russie que la Chine ont établi des super-agences de R&D militaire, présentées comme étant basées sur le modèle de la DARPA. Ces pays s’apprêtent notamment à déployer des avions de combat de cinquième génération plus ou moins furtifs.

La DARPA a jadis posé les bases scientifiques et technologiques d’un grand nombre d’innovations militaires et civiles utilisées aujourd’hui, à commencer par l’Internet. Suite à une période de relâchement des tensions géopolitiques de 1992 à 2014, pendant laquelle les technologies civiles se sont développées plus vite que les technologies militaires, l’actuelle intensification des efforts d’innovation militaire consiste en large partie en une intégration des avancées issues du domaine civil. Ce tournant a d’abord été amorcé en 2014 par la Third Offset Strategy aux États-Unis. C’est par ailleurs en 2015 que le Defense Innovation Unit a été créé (initialement sous le nom DIUx) avec pour tâche de faciliter l’intégration de technologies émergentes issues du secteur civil. On peut noter que l’ajout de cette unité, d’abord expérimentale, renforce le fonctionnement en organisation ouverte du dispositif d’innovation du Pentagone.

Dans ce nouveau contexte, que peut-on attendre des pendants russes et chinois de la DARPA en matière de progrès technologique ? Après le cas russe, nous examinons dans cet article les capacités d’innovation technologique de la Chine.

L’intégration et la fusion entre technologies civiles et militaires est devenue une priorité de premier rang avec l’arrivée de Xi Jinping à la tête de la République Populaire de Chine en 2012. L’établissement le 22 janvier 2017 de la Commission Centrale pour le Développement Militaire et Civil Intégré (CCDMCI, 中央军民融合发展委员会), avec pour Président Xi Jinping lui-même, peut être considérée comme un dispositif de mise en organisation ouverte des Entreprises d’État du secteur de la défense en vue de les rendre plus rapides, plus agiles, et plus efficientes dans leur gestion des coûts. La DARPA et la DIU américaines figurent dans le propos officiel comme des modèles à suivre pour la CCDMCI.

Notons que l’établissement de cette Commission s’intègre dans le cadre du plan stratégique formulé par le Premier Ministre Li Keqiang Made in China 2025, qui s’inspire en partie de l’initiative allemande Industrie 4.0 et vise à faire passer la Chine de grand pays producteur à grand pays industriel.

Signalons une initiative tout-à-fait dans l’esprit de la DARPA : en avril 2018, l’armée de l’air a annoncé une compétition de drones intelligents en partenariat avec l’entreprise d’État CETC (électronique), l’Université Tsinghua et l’Institut de Technologie de Beijing. Cette compétition se veut ouverte aux instituts de recherche militaire, mais aussi aux universités, aux entreprises privées, voire aux amateurs de drones.

 

1.2. Le cas des avions de combat furtifs chinois

Le Shenyang J-31 et le Chengdu J-20 sont deux avions de combat de cinquième génération développés par la Chine.

Le Shenyang J-31 est en cours de développement. Avion multi-rôle destiné à l’exportation, il vise à terme à rivaliser avec le F-35 américain. Actuellement encore à l’état de prototype et équipé d’un moteur russe, ce modèle est voué à connaître de nombreuses améliorations et mises à jour dans les années à venir. Deux fois moins cher que le F-35, sa cible commerciale se situe a priori dans les pays non alliés à l’Occident.

Avion multi-rôle plus lourd, capable d’agir à grande distance, le Chengdu J-20 est entré en service en mars 2017, équipé de moteurs russes. La production de moteurs chinois WS-15 est censée démarrer sous peu.

Tout semble indiquer que les performances de furtivité de ces deux modèles, ainsi que leur relative rapidité de développement doivent beaucoup à des captures d’informations secrètes concernant notamment le F-35 américain.

 

1.3. Du coup, la Chine va-t-elle réellement innover ?

Le cas des deux avions présentés ci-dessus suggère que la question qui se pose à propos de la Chine est celle de sa capacité à innover réellement sur le plan technologique. Nous disposons de peu d’informations concernant aussi bien la CCDMCI que les centres de recherche militaire. Cependant, nous formulerons dans la suite de cet article un jugement basé sur des éléments de contexte accessibles à l’observation.

L’ensemble des secteurs et des technologies où la Chine est active est vaste. Notre tâche n’étant pas de tout examiner, mais seulement de chercher à voir si la Chine est capable d’innover, nous retiendrons une technologie et un domaine technologique : l’intelligence artificielle et les biotechnologies.

Ce n’est pas parce que la Chine peut innover dans ces domaines qu’elle peut innover dans d’autres, tels que les moteurs d’avions ou les machines-outils. Mais, encore une fois, il s’agit ici seulement d’examiner si la Chine est capable d’innover, et pour cela il suffit de trouver un domaine ou une technologie où c’est le cas pour pouvoir répondre affirmativement.

Commençons cependant par écarter deux manières influentes de répondre par la négative, qui empêchent de voir où pourrait résider l’originalité de l’approche chinoise.

 

2. Deux manières de passer à côté du potentiel d’innovation de la Chine

 

2.1. Emmanuel Todd, démographe pessimiste pour la Chine et en empathie avec la politique de Trump

À la différence de la Russie, la Chine est un pays beaucoup plus intégré au système productif globalisé. À tel point que le démographe Emmanuel Todd jugeait en 2017 dans son livre Où en sommes nous ? que « La Chine actuelle a été inventée par l’Occident, et très tôt. » Selon lui, la croissance chinoise n’aurait rien de miraculeux. Elle s’expliquerait entièrement par le fait que ce pays aurait été de 1980 à 2015 un « paradis du surprofit » basé sur le fait de « vendre sur les marchés des pays avancés les biens produits par une main-d’œuvre […] sous-payée ». Todd annonce que la démographie condamne à brève échéance ce « paradis » à une « crise aux conséquences géopolitiques incalculables. »

L’analyse d’Emmanuel Todd semble assez en phase avec la politique de guerre commerciale et surtout technologique contre la Chine que met actuellement en œuvre Donald Trump. Les origines de ce revirement américain se trouvent dans la crise de l’automne 2008. Juste avant, la Chine avait fait forte impression par son organisation et ses performances sportives lors des Jeux Olympiques d’été. Le caractère dysfonctionnel de la relation sino-américaine apparaît par la suite jusque dans les détails de la souffrance sociale qui frappe les victimes américaines de la crise économique : celles-ci se réfugient trop souvent dans  une drogue ravageuse, le Fentanyl, fabriqué massivement en Chine. Cet échange de rôles à un siècle et demi de distance entre la Chine et l’Occident n’amuse pas Donald Trump. L’Amérique ne croit plus en la transformation par la globalisation de la Chine en démocratie libérale, et accuse en quelque sorte cette dernière de ne pas respecter les règles du jeu.

L’un des grands reproches occidentaux porte sur le conditionnement de l’accès au marché chinois à des joint-ventures et à des transferts de technologie. Il ne s’agit pourtant là que du résultat inévitable de la concurrence entre entreprises occidentales, qui acceptent le contrat proposé pour ne pas risquer de laisser le marché à des rivaux. C’est sans doute à ce court-termisme que se référait Lénine quand il parlait des capitalistes prêts à vendre la corde devant servir à les pendre… Mais les choses changent et désormais il devient possible de s’installer sans s’associer à un partenaire local.

Bill Gates savait par ailleurs très bien que ses innovations résultaient du pillage de la R&D de Xerox. Cela devrait inciter à ne pas opposer de manière trop raide copie et innovation.

Revenons à Trump. Voyant que la Chine se trouve encore loin de disposer de toutes les briques technologiques requises pour pouvoir réellement s’industrialiser, Trump fait tout simplement tout ce qu’il peut pour briser l’élan vers le Made in China 2025.

Ce scénario rappelle à certains égards le sort subi par le Japon à la fin des années 1980. Cependant la Chine, contrairement au Japon, revendique un statut de grande puissance. Si elle se montre capable d’innover, alors les mesures appliquées par Trump sont à terme condamnées à être insuffisantes.

La trajectoire chinoise est vue par Todd et Trump comme une aberration monstrueuse engendrée par une erreur occidentale, avec à la fin trop d’exportation, trop d’épargne, trop d’investissement, et pas assez de libéralisme politique. Cette position est dans l’ensemble davantage révélatrice des problèmes occidentaux que de la situation et du potentiel de la Chine. S’il est vrai que le déséquilibre ne pouvait plus durer, les certitudes pessimistes d’Emmanuel Todd semblent en revanche insuffisamment fondées.

 

2.2. Peter Thiel 2014 contre Peter Thiel 2018

Une autre opinion de poids est celle de Peter Thiel, qui écrivait en 2014 dans From Zero to One que « La Chine est l’exemple paradigmatique de la globalisation ; son plan sur vingt ans est de devenir comme les États-Unis aujourd’hui. » Pour Thiel, la globalisation consiste à « passer de 1 à n », par opposition à la technologie, qui fait passer de « 0 à 1″ : la première diffuse, par exemple en Chine, ce que la seconde crée dans la Silicon Valley.

Thiel considère que les Chinois sont trop pessimistes et prévoyants pour s’intéresser réellement à et investir dans l’innovation. Les Chinois ne viseraient au fond qu’à accumuler des réserves suffisantes pour surmonter de futures crises économiques. Auquel cas le rôle de la CCDMCI serait effectivement tout relatif.

Mais cette conclusion, toute intéressante qu’elle soit, ne tient pas. Ou du moins, elle ne tient plus. D’une part, les Chinois ont lu Thiel avec enthousiasme, à l’instar des fondateurs de OneSpace en 2015 (零壹空间“zéro un espace »). D’autre part, Thiel aurait récemment changé d’opinion sur la Chine, puisqu’il s’apprêterait à investir dans des startups chinoises de type « 0 à 1 ». Ce choix suggère au minimum que la technocratie chinoise s’avère capable de fournir un cadre favorable à certaines innovations.

Ici le rituel occidental des objections éthiques ne change rien aux données factuelles. Quant au grand récit de l’accélération technologique, il ne s’intéresse pas au rôle joué par la multiplicité des civilisations dans le progrès technologique. Nul doute que quand les titans américains de l’Internet piaffent devant le portail fermé qui leur donnerait accès au vaste marché chinois, ils songent exclusivement aux profits que ce marché représente et à l’insignifiance de leur future soumission aux exigences du Parti, au regard d’une Singularité de toute façon destinée à bientôt tout emporter avec elle. Mais entre prétention éthique et prétention technologique, l’erreur est la même qui consiste à croire que la différence de culture ne tiendrait qu’à un autoritarisme sans autre fondement que lui-même.

 

2.3. Par quel bout saisir la question de l’innovation en Chine ?

Face à l’avance technologique occidentale, l’appropriation chinoise constitue une stratégie rationnelle. Mais elle ne préjuge pas de la capacité à innover.

Rien ne permet par ailleurs de faire abstraction de l’origine et du caractère chinois des innovations qui auraient lieu en Chine. L’intégration de la Chine au système économique globalisé n’efface pas son identité profonde.

Il s’agit maintenant d’aller plus loin et de spécifier positivement certains facteurs favorables à l’innovation en Chine. Où les trouver ?

L’analyse d’Emmanuel Todd invoque un « retard » dans le taux de la population disposant d’une éducation supérieure en Chine, mais ne trouve rien à signaler dans le fait que le QI des Chinois soit relativement élevé. Le démographe ne se pose pas non plus la question de Joseph Needham de savoir pourquoi l’Europe a décollé scientifiquement plutôt que la Chine pourtant technologiquement en avance jusqu’au dix-septième siècle.

Il y a par ailleurs fort à parier à ce que les investissements envisagés par Thiel en Chine touchent aux biotechnologies.

Ces deux indices peuvent servir à nous mettre sur une piste explicative.

 

3. La Chine devient un nouveau pôle d’innovation

 

3.1. Innovation en intelligence artificielle appliquée

Albert Meige a récemment relevé l’importance du rôle joué en Chine par la transparence… des données personnelles collectée dans des espaces publics. Cette caractéristique de l’écosystème digital chinois offre des conditions particulièrement favorables aux applications basées sur l’intelligence artificielle, notamment de perception visuelle et auditive. Dans son livre AI Superpowers: China, Silicon Valley and the New World Order, Kai Fu Lee parle à ce propos de « nonchalance culturelle ».

Kai Fu Lee est un ancien de Google devenu VC en Chine. Il porte un regard particulièrement bien informé sur le boom actuel de l’IA en Chine, dont l’origine se situe dans un « moment Sputnik » : la victoire d’une IA contre un champion de jeu de go.

Le cas de l’entreprise Xiaomi, créée en 2010, est emblématique de ce boom. Après avoir conquis le marché des smartphones, Xiaomi développe aujourd’hui un ensemble d’objets domestiques connectés et intelligents en s’appuyant sur un écosystème de 220 entreprises et en incubant 29 startups, la plupart basées à Shenzhen. Fin 2017 le nombre d’objets connectés au sein de ce réseau s’élevait à 85 millions. Parmi les 29 startups, 4 sont des licornes et la valorisation anticipée de Xiaomi s’élève à $100 milliards. Comme dirait Albert Meige : « fast, big, transparent. »

L’environnement digital chinois suit un chemin de développement original. L’un des aspects qui frappe les consciences occidentales par son étrangeté est la mise en place, d’abord à titre expérimental, de systèmes de crédit social. Dans une culture dite de « faible confiance », où ce qui compte est le réseau social d’obligations, si besoin au détriment du mérite individuel, la capacité de tri dans la masse apportée par de tels systèmes tend à être perçue comme une opportunité positive pour la majorité de la population. Ant Financial finance ainsi plus de 7 millions de petites et moyennes entreprises grâce à une gestion des prêts utilisant l’intelligence artificielle.

La compétence de tri méritocratique dans la masse est en réalité depuis des siècles une compétence fondamentale de l’État chinois, qui encourage massivement cet écosystème, notamment via de grands projets d’infrastructures urbaines intelligentes.

L’un des buts de la CCDMCI est de favoriser les applications militaires de la technologie duale qu’est l’intelligence artificielle.

Les applications de l’intelligence artificielle sont également nombreuses dans le domaine médical.

 

3.2. Innovation en biotechnologie

La biotechnologie est un autre secteur actuellement en plein boom en Chine. Le gouvernement impulse une transition de l’effort de R&D des médicaments génériques vers les médicaments innovants. La Chine est par ailleurs pionnière dans l’utilisation des techniques CRISPR de réécriture génétique. La rivalité avec les États-Unis dans ce domaine est déjà intense.

La Chine fera bientôt face à un vieillissement de population à une échelle sans précédent. Comme le note Emmanuel Todd, ce vieillissement ira plus vite que la croissance du PIB par tête. La Chine en tire la nécessité d’améliorer les soins de santé en privilégiant le développement de traitements permettant de guérir les maladies plutôt que les traitements des symptômes, longs et coûteux.

La biotechnologie sera par ailleurs également utilisée pour prévenir les défauts génétiques. Au même titre que le fait de ne pas fumer pendant la grossesse, l’eugénisme (yousheng, 优生) est une pratique jugée tout à fait normale en Chine.

La biotechnologie aura aussi un impact important sur le secteur agroalimentaire. La Chine cible tout particulièrement l’amélioration génétique du riz et du porc.

 

3.3. Un configuration globale favorable à la montée en puissance de l’innovation chinoise, de manière générale

Nous avons identifié deux domaines où la Chine s’apprête à devenir un moteur d’innovation. Nous souhaitons maintenant terminer notre analyse par une remarque plus générale sur la capacité d’innovation chinoise dans un monde qui n’est plus celui de la globalisation unilatérale. Quel impact les contre-mesures de Trump peuvent-elles espérer avoir ?

Rappelons que ces mesures diverses, commerciales et autres, s’inscrivent de fait dans une continuité historique. Trump est davantage le reflet que la cause d’une évolution profonde du système économique global.

L’exclusion des astronautes chinois de la Station Spatiale Internationale depuis 2011 illustre cette idée. Les Chinois ont depuis lancé leur propre programme et il est possible qu’en 2024 la seule station spatiale en opération soit chinoise.

À court terme des difficultés économiques viendront probablement ralentir la croissance chinoise.

Ces difficultés ne vont probablement rien changer au fait que le marché chinois est très attractif pour les entreprises étrangères. Des constructeurs tels que BMW et Tesla ont récemment sauté sur l’opportunité de pouvoir investir en Chine sans ouvrir de joint venture et ce trend ne va pas disparaître. Les entreprises occidentales s’interrogent sur la meilleure manière d’opérer en Chine, mais ne peuvent tout simplement pas se permettre d’ignorer ce marché.

Constatant l’instabilité du système monétaire et financier mondial en 2008, ainsi que la dérive des dettes publiques occidentales, la Chine a développé un système alternatif à destination de ses partenaires régionaux et énergétiques. Ce nouvel élément peut contribuer à mettre la Chine et sa sphère régionale au moins partiellement à l’abri d’une éventuelle crise économique globale.

La Chine a également lancé un vaste programme d’infrastructures en Eurasie, le fameux « One Best one Road ». La finalité de ce programme peut sembler énigmatique et il reste à voir s’il parviendra à s’inscrire dans la durée. Mais il peut contribuer à augmenter l’indépendance logistique de la Chine vis-à-vis de l’Occident.

Il paraît irréaliste de prêter foi aux pronostics de dislocation politique de la RPC. Les remises en question du pouvoir seront vraisemblablement jugulées avec succès, comme par le passé. De plus, le régime a commencé depuis un moment déjà à ressourcer sa doctrine officielle dans la pensée chinoise classique. Ce choix contribue à accroître ou du moins à réparer son prestige civilisationnel. Un prestige source d’attractivité, notamment auprès du pool global des talents technologiques, qui comporte une proportion importante d’individus en affinité avec la civilisation chinoise.

Les Américains sont peu présents dans les laboratoires de R&D chinois. En revanche les Chinois individus d’origine chinoise participent significativement à la production scientifique américaine. À titre d’illustration : l’Amérique à inventé la technique CRISPR-Cas9, mais il convient de rappeler que l’un des noms les plus liés à cette technique est celui de Feng Zhang, né en Chine et de nationalité américaine : l’une des trois personnes les plus susceptibles de recevoir le prix Nobel de biologie pour cette invention.

Dans ces conditions, il faut s’attendre à ce que la Chine devienne de plus en plus un pôle d’innovation dans le monde. La rivalité géopolitique avec les États-Unis est en réalité le facteur, jusqu’ici absent de sa longue histoire, qui activera le plus sûrement le potentiel d’innovation longtemps inhibé de la Chine.