Chez Presans, notre implication régulière dans la prospective industrielle concernant l’avenir de l’alimentation confirme que cet enjeu, qui nous concerne tous, est parcouru par des tendances contradictoires : 

Tendance #1 : une alimentation plus soutenable

Tendance #2 : une alimentation plus transparente

Tendance #3 : une alimentation plus authentique

Ces tendances m’ont été inspirées par nos récents entretiens avec deux acteurs de l’innovation industrielle dans le domaine des vins et spiritueux : Alain Dufossé, ancien Directeur du BIG (Breakthrough Innovation Group), et Thibaut Jarrousse, fondateur de 10-Vins, la startup qui révolutionne la dégustation de vin. Notre prochain webinaire We Are Resilient se tiendra le 25 février avec eux, et portera sur le rôle des grands groupes et des startups dans l’innovation de rupture axée sur l’avenir de l’alimentation : pour s’enregistrer, c’est par ici.

Je voudrais ici commencer la préparation du webinaire en développant ces trois notions pour en tirer une clé permettant d’analyser l’innovation dans le domaine du food.

 

Soutenabilité

La soutenabilité d’une activité dépend de son impact sur la planète : climat, conservation des ressources, pollution, biodiversité. Des projets dans le domaine de l’alimentation visent à opérer un bond de soutenabilité : par exemple en substituant des protéines végétales aux protéines animales. Mais ce n’est qu’un exemple au sein d’un champ foisonnant, axé sur le défi d’une population à nourrir croissante sur une planète dont le réchauffement a besoin d’être ralenti.

 

Transparence

Un label bio est un bon exemple de transparence, parmi beaucoup d’autres : traçabilité sanitaire, certifications, labels de qualité, d’origine, éthique, environnemental…. L’idée est d’informer et d’éduquer le consommateur. Il peut y avoir contradiction entre la transparence et les innovations au service de la soutenabilité, dès lors que ces dernières conduisent à fortement transformer la nourriture. 

 

Authenticité

Imaginez une vigneronne issue d’une lignée de vignerons, et vous imaginez du même coup un produit de qualité. Du moins, c’est l’idée : les produits authentiques racontent une histoire, et apportent ainsi une résolution satisfaisante du problème de confiance.

L’authenticité ne se combine pas toujours bien avec la transparence, car les labels ont un coût, ce qui pousse à la concentration. Or l’authenticité tend à habiter les systèmes qui restent à taille humaine.

 

Conclusion : une clé pour analyser l’innovation dans le domaine du food

Transparence et authenticité ne s’excluent pas, mais sont souvent difficiles à combiner. Il s’agit de deux méthodes bien distinctes pour résoudre le problème de la confiance dans des systèmes soutenables. La transparence est davantage adaptée aux grands systèmes, l’authenticité aux petits systèmes soutenables. Ce tableau résume ces relations : 

 

Système à grande échelle

Système à petite échelle

Soutenable

Repose sur la Transparence

Repose sur l’Authenticité

Non soutenable

Crise systémique

Échec local

 

Question 1 pour nos lecteurs : comment analyser avec cette clé triangulaire une startup comme Ÿnsect ? Une coopérative comme Isigny Sainte-Mère ? Une start-up comme 10-Vins ? Un grand groupe comme Pernod-Ricard ?

Question 2 : Que peuvent apporter les outils de la transformation digitale pour surmonter les tensions entre authenticité et transparence, et/ou entre transparence et soutenabilité ?