À quoi ressemblerait une entreprise dans laquelle chaque contributeur monte ou descend au capital en temps réel, en fonction de ses contributions ? Voilà une question que je me pose assez souvent.
Aujourd’hui, le coût administratif de l’opération conduit généralement à limiter la rémunération en actions aux cadres supérieurs. Mais que se passerait-il s’il était possible de mettre à jour la structure actionnariale d’une entreprise à un coût bien moindre? Comment un meilleur accès aux actions transformerait-il la culture de travail au sein des organisations et de leurs écosystèmes étendus?
Quidli fonde sa raison d’être sur l’idée que l’accès aux fonds propres fait partie de l’avenir du travail
La start-up Quidli apporte des éléments de réponse intéressants à ces questions. En effet, elle fonde sa raison d’être l’idée que l’avenir du travail se caractérisera par un accès beaucoup plus large aux programmes de rémunération qui combinent actions et salaire.
L’industrie du talent à la demande risque d’être révolutionnée par un tel élargissement de l’accès aux capitaux propres. Cette industrie peut se décomposer en trois segments : celui des talents interchangeables et peu qualifiés, celui des talents standardisés hautement qualifiés, et enfin celui des talents peu ou pas standardisés et hautement qualifiés[1]. Les deuxième et troisième segments ont le plus à profiter d’un accès facile aux actions.
Les plateformes de talents technologiques telles que Presans commencent certainement à prendre conscience du potentiel chamboulement contenu dans la solution Quidli. Examinons pourquoi.
1. L’histoire de Quidli
L’histoire de Quidli a beaucoup à voir avec Skylight, l’ancienne start-up du cofondateur de Quidli, Florent Bolzinger. L’ensemble du personnel de Skylight a reçu des fonds propres variables en plus de leur rémunération salariale, réduisant ainsi l’écart entre l’employeur et les employés et assurant un niveau élevé de motivation et d’engagement au sein de l’équipe.
Un application pertinente de la technologie Blockchain
Pourquoi ne pas généraliser cette approche? Les récentes modifications apportées aux législations française et américaine permettent désormais d’utiliser la blockchain pour enregistrer la structure de propriété d’une société dans un registre distribué. Dans ce contexte, la technologie blockchain est pertinente car elle permet d’intégrer et d’automatiser toutes les règles ou restrictions de transfert d’actions, de mettre à jour le registre avec une implication minimale des avocats et des comptables, et de réduire les coûts et le temps consacré au processus.
2. Des systèmes de rémunération flexibles
Le système actuel de rémunération en actions des cadres dirigeants prend typiquement la forme d’un plan d’acquisition d’actions (vesting). Le cadre gagne la possibilité d’acquérir des actions à un prix convenu, à partir d’une période de cinq ans par exemple. Un tel dispositif contractuel peut contribuer à créer des incitations à long terme. Cependant il ne représente qu’une possibilité parmi d’autres d’intégration des actions dans un programme de rémunération.
Quidli propose une solution suffisamment flexible pour pouvoir mettre en œuvre des dispositifs différents. Il peut par exemple être utile de distribuer des actions par incréments mensuels variables. Une autre approche possible consiste à lier la rémunération en actions à des indicateurs de performance.
Avantages et limites de l’accès aux fonds propres
Le principe de la rémunération en actions admet aussi des limites. Les actions ne remplacent pas un revenu fixe salarié. Dans la plupart des cas, les participants d’un projet exigeront une compensation monétaire. Une rémunération additionnelle en actions offre notamment une exposition bienvenue au risque positif de décollage des projets entrepreneuriaux.
3. Innovation ouverte industrielle : l’avenir, c’est maintenant
Il est très probable que les experts en technologie, tels que ceux mobilisés par Presans Platform, s’intéresseront de près à la possibilité de participer à des projets sur la base d’une rémunération en actions. En effet, ils ont tendance à déjà disposer d’un revenu salarial, ce qui rend moins décisif l’argent en tant que facteur de motivation pour une mission indépendante ponctuelle. Être rémunéré en fonds propres peut constituer un excellent facteur de motivation dans ce type de contexte.
Et Presans, là-dedans ?
Presans, le principal spécialiste de l’innovation ouverte industrielle en France, est certainement intéressé par l’exploration de nouveaux modes de rémunération pour les experts, les méta-experts, les gestionnaires de projet et les développeurs. L’avenir du travail, c’est maintenant
[1] Pour approfondir la question de cette segmentation, se reporter à notre article sur la Pyramide du talent à la demande.
Bonjour Albert,
merci pour cette idée de motivation du back office.
Pour le front office (la vente), la rémunération à la com a sans doute encore des beaux jours devant elle.
Tru
What if people did not work better for money ?
But for a sense of achievement, a contribution to a purpose aligned with their values, personal development, sharing and developing knowledge, skills and human relationships, building something that will last longer than themselves, etc.
The future of work is NOT in money (not for everybody)