Divers rapports portant sur la transformation digitale de l’État ont récemment été publiés :

Ces différents rapports ont en commun de placer la transformation digitale du bien public sous le signe du renouvellement de la démocratie : plus d’ouverture, plus de transparence, plus de fluidité — une déclinaison publique de l’idéal de l’organisation ouverte mettant au service du bien commun la puissance et la scalabilité des applications et des plateformes digitales.

La France inscrit sa stratégie de transformation digitale publique dans le cadre d’un partenariat multilatéral : le Partenariat pour un gouvernement ouvert, qui rassemble aujourd’hui 75 pays et des centaines d’organisations de la société civile dédiées à l’innovation démocratique. L’engagement dans ce partenariat de la France semble plus actif que celui de l’Allemagne. 

Ce choix paraît en adéquation avec la stratégie adoptée par la France en matière d’intelligence artificielle : se positionner moins sur l’objet que sur la régulation de l’objet, en faisant la part belle aux usages innovants dans tous les domaines relevant du bien commun.

Les deux premiers rapports foisonnent ainsi d’idées permettant de mettre la puissance et la scalabilité des données au service de la démocratie, de la qualité du service public, de la science, ou encore de l’aide au développement.

Cependant la régulation suppose une capacité de régulation qui reste largement à construire. Le « pourquoi » exige un « comment ». À cet égard, le troisième rapport propose une vision aboutie de « la donnée comme infrastructure ». Davantage ancré dans des réalisations concrètes, ce rapport porte explicitement sur l’enjeu de la souveraineté informationnelle.

La suite de cette affaire promet d’être passionnante, et il faudra garder un œil sur les arbitrages effectifs de l’État en matière d’allocation des ressources.