Pas toujours facile de suivre ce qui se passe dans l’écosystème des startups de nos jours en France. Or, il s’agit d’un secteur auquel Presans voue une attention accrue. Au début de ce mois de novembre, le Groupement HEC Technologie Avancée, dont Albert Meige est membre du bureau, a organisé un échange sur la question de la proposition de valeur et du modèle économique des incubateurs. Cet événement très bienvenu organisé par Christian Coutenceau et Silvia Carter a eu lieu à la fois à Paris et à Toulouse. Voici la liste des participants :

Dominique a relevé les points suivants ressortant de la discussion :

De nombreux types d’incubateurs

Il n’y a pas UN type d’incubateur mais un incubateur en fonction de ce qu’on cherche à faire: Public, Privé, Corporate. Les incubateurs publics interviennent en amont du capital-risque. Ils répondent aux besoins en innovation des acteurs publics, notamment dans les domaines du tourisme et du transport. À long terme, leur existence protège des conséquences de la disparition de certains incubateurs privés. Ils peuvent aussi devenir eux-mêmes privés, comme dans le cas du NUMA. Les incubateurs privés ont pour raison d’être le profit et doivent gérer leur risque en ce sens. Les incubateurs corporate, dans la mesure où leur mission est claire, visent le développement de l’activité.

Incubateurs: l’apparition d’une bulle

Attention à l’apparition d’une bulle, tout le monde veut son incubateur et les pouvoirs publics financent de plus en plus d’initiatives. En huit ans le nombre d’incubateurs a été multiplié par huit. Quid de ce qui s’est passé avec les VCs qui font royalement moins de 1% sur 10 ans. Mais 10 ans, c’est peu, et 1% est préférable à 0% ou moins. Les modèles à imiter n’émergent que maintenant. Il n’existe actuellement pas de classement des incubateurs, les fondateurs de startups basant leurs choix largement sur leurs réseaux personnels.

Pool de talents en France: profond et d’excellente qualité

Le pool des talents est profond et d’excellente qualité en France. Grâce aux politiques publiques de soutien de l’innovation, leur coût est très compétitif, environ deux fois moins cher qu’aux USA. Ils s’avèrent par ailleurs bien plus fidèles et loyaux. Cela signifie que des startups françaises telles que Criteo maintiennent une base technique française. Les startups françaises peuvent viser la conquête globale tout en conservant une base française. Elles peuvent faire l’aller-retour.

Google: principal acquéreur de startups

Les grands acteurs tels que Google sont les principaux acquéreurs de startups. Les acteurs français du marché de l’investissement ne sont pas compétitifs sur ce plan. Google acquiert entre 20 et 30 startups par an, là où l’ensemble du CAC40 parvient péniblement à accomplir 10 acquisitions durant la même période.

Le cash n’est pas suffisant

Pour gagner cette bataille de la Marne de l’économie, et pour créer des emplois, les startups doivent recevoir plus que du cash. Elles ont besoin de réseaux. C’est quelque chose que les investisseurs commencent à prendre en compte. Il est important que les incubateurs montent dans la chaine de la valeur: il ne s’agit pas tant de trouver et de financer des startups mais de les aider à se développer commercialement et structurellement pour leur permettent de travailler avec des grands comptes et ou des ETIs.