Je ne suis pas sûr que les gens n’aiment pas le plastique. Les smartphones sont en grande partie en plastique et il y a des gens qui aiment vraiment leurs smartphones, qui dorment littéralement avec. La question pour le plastique, c’est où. Au milieu de l’océan, ou sous la forme de plasticrust côtier, la vue du plastique excite en général la haine de soi de notre civilisation industrielle. Ah, cette société de consommation qui avilit la planète du Mont Everest à la Fosse des Mariannes ! Les sentiments ont le droit d’être inconséquents.
Mais l’affaire a pris des proportions qui dépassent le niveau des affects. Avez-vous entendu parler de l’anthropocène ? L’idée est de considérer que la révolution industrielle marque une nouvelle ère géologique, dans laquelle les déchets plastiques jouent un rôle stratigraphique éminent. La Commission Internationale de Stratigraphie dispose d’ailleurs d’un groupe de travail sur l’anthropocène qui s’intéresse de près au plastique. Donc ce n’est pas seulement une question de lieu, le plastique structure aussi notre rapport au temps, et notamment au temps long : qui aurait cru cela ?
Sur une période moins longue, il convient aussi de prendre la mesure de la dimension géopolitique du plastique. Les déchets plastiques ont pendant plusieurs décennies constitué un problème facile à externaliser vers des pays en voie de développement. Je vois souvent circuler des tableaux montrant un classement des pays responsables de la pollution plastique, avec la Chine en première position, suivie de l’Indonésie, des Philippines, du Vietnam, du Sri Lanka etc. Encore un coup des chinois ! Sauf que cette pollution est le résultat double d’une production de biens longtemps destinés surtout vers l’Occident, et d’une activité massive de recyclage des déchets plastiques produits par le monde occidental. Et sachant aussi que tout cela vient d’être chamboulé, la Chine ne voulant désormais plus être la poubelle du monde… et les Indonésiens pourraient leur emboîter le pas.
L’industrie du plastique n’a actuellement pas d’autre choix que de se transformer et de développer une économie circulaire. Mais face aux effets nocifs du plastique, c’est peut-être aussi à nous de nous transformer. Ségolène Royal a été en première ligne pour pointer les dangers du bisphénol A, en son temps. Les plastiques sont aussi régulièrement accusés de contaminer les utilisateurs avec des xénoestrogènes. Face à de tels risques, je ne vois pas très bien quoi faire, à part revenir un siècle en arrière… mais je ne renonce pas à chercher des pistes, notamment en prenant des suppléments alimentaires, histoire de ne pas être trop subir les effets de la contamination. Le monde se transforme, nous devons sans doute aussi nous transformer… et développer de nouveaux micro-organismes pour dévorer les déchets, mais c’est une autre histoire (réelle).
Presans lance actuellement une Synergy Factory sur l’avenir des plastiques. Ce qui est sûr, c’est que le fait d’écrire quelques articles sur ce thème a renforcé ma conscience écologique. Au départ j’avais de bonnes dispositions, ayant grandi en Allemagne, un pays où la conscience écologique est certainement très vive. C’est avec enthousiasme que je collectionne maintenant les sacs en papier de la sandwicherie Pistolet Kitchen, juste à côté de nos nouveaux locaux. Dix sacs pour une gaufre remplacent avantageusement la carte de fidélité ! Et autant de plastiques en moins.
Bonjour Jacques, Bonjour Albert,
Quelques lignes de commentaires sur le sujet prospectif de l’avenir des plastiques en regard notamment de la pollution des eaux fluviales et marines. J’ai une expérience de création par hémi-synthèse, d’industrialisation et de vente de plastiques biosourcés à base d’alliages chimiques de polyoléfines fossiles et de polysaccharides végétaux uréthanisés par isocyanates..
Les blocages financiers et réglementaires stoppèrent cette aventure amidonnière.
Le prix seuil d’intérêt était basé sur un prix du pétrole supérieur à 80 USD/ bl alors que la conscience écologique des consommateurs naissait sans les interdictions actuelles ou futures , prévisibles des plastiques.
Chaque secteur d’application des plastiques est invité , ou sera obligé , à prendre en charge le confinement puis la destruction des plastiques. Ces nouveaux coûts élevés seront à gérer ..par les chimistes obtenteurs des résines plastiques , les´ plasturgistes et leurs clients….
Parmi ces secteurs , ceux du B2C sont confrontés aux évolutions consuméristes qui montrent le rejet croissant et systématique des dispositifs de conditionnement-emballage en matières plastiques utilisées dans les produits domestiques tels les aliments, les boissons, les cosmétiques, les produits d’entretiens…
En effet ce sont ces dispositifs que l’on retrouve surtout dans les eaux fluviale que et marines associés aux déchets des films plastiques agricoles…
La sacherie plastique polluante et habituelle du commerce de détail complète ce tableau insupportable aux consciences éveillées à la conservation impérieuse des milieux ambiants ( expression hispanique synonyme de l’environnement ).
Complétons par la mise en cause émergente des contaminants alimentaires issus des matériaux au contact. Les constituant transférables vers l’aliment et issu des matériaux d’emballage sera considéré comme vecteur toxique éventuel pour l’homme avec sanction attendue de bannissement réglementaire ou comportemental par les consommateurs.
Les matériaux alternatifs aux plastiques de l’emballage – conditionnement qui sont accessibles aux industries utilisatrices sont le verre et le métal facilement recyclable grâce à leurs procédés de production capables de fondre et diluer ces flux de matières collectées et déjà en place… Les matières plastiques alternatives restent des objets complexes et coûteux ( PLA – acide lactique polymérisé aux sels d’étain toxiques..très coûteux …mais compostable / biodégradable uniquement à chaud dans déchetterie dédiée ou PET des bouteilles de boisson qui peut être totalement recyclé…mais par un procédé breveté encore marginal dans un marché mondial de 500 millions de Tonnes…
Les choix stratégiques appartiennent donc aux utilisateurs B2C dotés de clients capables de rémunérer le surcoût avantageux du retour aux emballages recyclables traditionnels tels le verre mécanique et le métal…
Rappelons pour conclure que Danone est un leader de l’industrie alimentaire qui est issu de la rupture trangressive du verrier international BSN…passant alors du pot au lait…Le polystyrène qui forme le pot de yaourt actuel Danone est substituable par le verre mécanique au prix de revient acceptable par les consommateurs éclairés par l’innocuité assurée par le verre ( un four verrier moderne d’Arc Int. à coulée continue de 300 T/jour est exploitable pour les seuls besoins des usines Danone…toutes situées sur territoire desservi par fret verrier ferroviaire..
Voilà quelques lignes pour souligner le potentiel de Presans sur ces sujets ….