Cette fiche technologique sur la fabrication additive synthétise quelques faits jugés significatifs par nos Fellows dans le cadre de l’activité Presans Platform.

 

1. L’impression 3D est un cas de fabrication additive, tout comme la maçonnerie.

L’impression 3D est une technologie dont le développement a commencé il y a une trentaine d’années. Son avantage réside dans la possibilité de fabriquer de façon délocalisée à partir d’un fichier informatique chargé à distance.

Son usage initial s’inscrit dans le cadre du prototypage rapide, mais on commence aujourd’hui à produire industriellement des pièces.

La fabrication additive industrielle permet de fabriquer un produit par ajout de matière, en opposition avec la fabrication soustractive (sculpture, usinage), plus courante. On peut ainsi dire que la maçonnerie est une technique de fabrication additive, mais l’expression est maintenant réservée aux cas où la machine de fabrication est directement interfacée à un ordinateur qui lui fournit le plan de fabrication sous forme numérique.

2. Les techniques de fabrication additive permettront un jour de combiner des matériaux différents.

Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La fabrication additive est réservée aux produits faits d’une seule famille de matériaux, polymères ou métaux dans la plupart des cas.

Mais, des techniques de fabrication additive multimatériaux existeront sans doute dans l’avenir, capables d’imprimer par exemple des systèmes électroniques complets, ou encore des organes vitaux et des aliments.

3. L’utilisation de l’impression 3D par des consommateurs finaux se heurte à des facteurs de sécurité.

L’aspect le plus spectaculaire de la fabrication additive est dans une utilisation B-to-C (ou C-to-C), car elle permet à un particulier de devenir micro-fabricant pour ses propres besoins.

L’avantage de la décentralisation de l’impression 3D est aussi une source de problèmes, comme les problèmes de sécurité, car il devient possible à un particulier d’imprimer une arme à feu par exemple..

Enfin, tout ne relève pas de l’impression 3D, loin de là. Customiser une paire de chaussures, pourquoi pas. Imprimer une bassine en plastique, non.

Au moins l’un des Fellows Presans possède chez lui une machine de fabrication additive. Mais saurez-vous deviner lequel ?

4. Certains secteurs feront beaucoup usage de l’impression 3D.

Il s’agit notamment de l’aéronautique, de l’automobile, et de la médecine. Le premier, car les pièces sont à produire en nombre relativement limité, le deuxième car il faut produire des pièces détachées pour une abondance de modèles différents, et le troisième pour la production de prothèses.

5. Les impacts des technologies de fabrication additive sur l’industrie sont multiples et profonds.

Les technologies de fabrication additive induisent des changements dans la chaîne d’approvisionnement et vont jusqu’à remettre en question ce qui constitue l’avantage concurrentiel d’une entreprise industrielle (jusqu’ici, le but était d’inventer et de maîtriser les chaînes d’approvisionnement nécessaires à la fabrication du produit inventé).

Par ailleurs, ces technologies sont disruptives pour le modèle actuel de la propriété industrielle. Il faut s’attendre sous ce rapport à des changements semblables à ceux dans l’industrie musicale.

Les relations entre fournisseurs et clients deviendront plus fluides, avec une plus grande facilité pour modifier des plans.

Par rapport à la situation d’aujourd’hui où le produit est fabriqué chez le fabricant/fournisseur avant d’être expédié chez le client/utilisateur, il faut s’attendre à l’apparition de nouveaux modèles, comme par exemple :

La fabrication chez le client/utilisateur où, par exemple, le fournisseur installerait des équipements de fabrication additive et où les produits seraient fabriqués à la demande.
Le développement de hubs d’impression 3D, où les clients/utilisateurs obtiendraient leurs produits imprimés sur la base de leur propre conception, ou bien de celle du concepteur.
Bien d’autres modèles sont envisageables. Il y aura probablement la place pour plusieurs d’entre eux en parallèle, en fonction de la nature de l’activité et du type de relation entre fournisseur et client.