Introduction

L’intelligence artificielle est la technologie centrale de la transformation digitale. Elle nourrit les espoirs et les craintes de l’époque, mais elle progresse aussi sur le terrain du concret. Notamment sur celui de la R&I (Recherche et Innovation) des grands groupes industriels. C’est une tendance de plus en plus observable : la question des applications de l’intelligence artificielle permet aujourd’hui de situer la ligne de front de la transformation digitale chez les innovateurs industriels. Une ligne de front traversée, comme nous allons le voir, par cinq axes.

 

Axe 1 : L’intégration des signaux faibles

L’intégration des signaux faibles au niveau de la conception des nouveaux produits contribue à réduire le décalage entre ce que fait la R&I et ce dont ont besoin les opérationnels et le marketing. Intégrer les signaux faibles permet de détecter les sujets amont, de prendre l’initiative et d’être force de proposition au sein du groupe, et d’être la fonction qui identifie le plus rapidement les nouvelles opportunités produit. Nous développons ce thème dans le contexte du secteur de la beauté ici.

 

Axe 2 : L’instrumentation du processus de R&I

L’un des graves périls la recherche a toujours été la duplication, la réinvention de la roue proverbiale. Instrumenter le processus de recherche, c’est d’abord mettre en place un knowledge management puissant. C’est ensuite améliorer la transparence avec les autres fonctions du groupe. C’est enfin un moyen de renforcer la cohésion des équipes autour d’un outil puissant.

 

Axe 3 : la prédiction des résultats

Cet axe est le plus inégalement réalisé selon les secteurs industriels. Dans les domaines relevant de l’ingénierie mécanique, les outils permettant de représenter et de simuler le comportement des structures se développent depuis longtemps. On n’y teste un prototype que bien après avoir simulé son comportement. Mais dans des domaines où il s’agit de développer de nouvelles molécules, cet idéal reste encore plus ou moins éloigné. Mais les choses changent, y compris dans le secteur de la beauté.

Axe 4 : La communication

La fonction R&I n’est pas exempte de ce besoin humain fondamental qu’est la communication. Les outils de la transformation digitale sont au service d’une communication efficiente sous deux aspects : 

  • Communication des utilisateurs vers la R&I, qui permet de directement connaître les besoins, de valider les hypothèses de conception, et de fidéliser les utilisateurs pionniers. 
  • Communication de la R&I vers les utilisateurs, pour exprimer l’adhésion à une mission inspirante telle que la lutte pour la protection de l’environnement et pour la décarbonation de l’industrie. L’innovation est un moment privilégié pour communiquer avec le client final.

 

Axe 5 : la traçabilité des fournisseurs

La fonction R&I entre en relation avec des fournisseurs et exerce une responsabilité vis-à-vis de la chaîne d’approvisionnement. Rendre cette chaîne traçable et auditable permet d’identifier des points de vigilance sur lesquels l’écosystème peut ensuite agir en vue de renforcer sa propre résilience. Une telle capacité de résilience permet à la fois de réduire le risque fournisseur, et de capitaliser sur la relation de confiance instaurée avec le client.

 

Conclusion

Ces cinq axes constituent une esquisse dans le cadre d’une réflexion plus large. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce thème, qui entre en résonance avec l’urgence de la période actuelle tout appelant une vision ambitieuse capable de nous sortir de la crise actuelle par le haut.