David Bowie. Lorsque je demande à Axelle Tessandier qui sont ses héros, qui sont les personnes qui l’inspirent, elle me répond du tac au tac David Bowie. David Bowie, dont nous avons déjà parlé sur ce blog. David Bowie l’innovateur. Axelle pense que les grands hommes politiques sont aussi des artistes. Emmanuel Macron est-il un artiste ? Elle ne me le dira pas. En revanche, Axelle après m’avoir expliqué pourquoi elle s’était engagée, m’expliquera pourquoi Emmanuel Macron séduit les entrepreneurs et pourquoi elle le trouve disruptif.
1er Janvier 2016, après 5 ans passés dans la Silicon Valley, Axelle Tessandier, entrepreneuse de 35 ans, fascinée par le digital, est de retour en France. Elle ne pouvait plus regarder depuis les Etats Unis ce qui se passait dans son pays d’origine. Pour Axelle, tout est politique, et malgré cela, jusqu’à récemment, aucun parti politique ne correspondait réellement à sa vision du monde. Les structures pyramidales ne sont pas pour elle ; elle qui côtoie le monde des startups digitales.
En Mars 2016 – En Marche n’a pas encore été créé – Les Jeunes avec Macron la contactent pour animer une table ronde en tant qu’experte indépendante. Plus tard, après la création du mouvement, l’équipe d’En Marche lui propose d’intervenir au grand meeting de la Mutualité le 12 Juillet 2016. Elle n’est toujours pas adhérente. Elle le devient la veille du meeting. Ça y est, la jeune femme « orpheline de candidat » pour qui tout est politique s’engage. Et elle fait mouche. Emmanuel Macron lui propose de devenir l’une des 9 Délégués Nationaux en Octobre 2016.
A la question Emmanuel Macron séduit-il vraiment les entrepreneurs, Axelle me répond, à juste titre, qu’il faut distinguer entrepreneurs et startupeurs. Les startupeurs sont déjà conquis par Emmanuel Macron. Il est la personnalité politique qui a le mieux compris le digital et ses conséquences économiques et sociales sur le travail. En revanche, pour les entrepreneurs, la question est plus complexe. Tout d’abord, Axelle pense que les clichés entourant les entrepreneurs sont encore très forts et doivent changer. Une entreprise est une communauté de destins. « Loin des clichés, les entrepreneurs recouvrent une réalité très diverse ; ce sont souvent des TPE/PME qui se battent pour leur boite. Il faut leur faciliter la vie ». Axelle pense que « la France de demain sera confiante et inclusive ». Pour établir la confiance, il faut libérer les énergies en protégeant les individus.
Ensuite, Emmanuel Macron est-il disruptif – sur le fond ? sur la forme ? – Je taquine Axelle en lui rappelant Désir D’avenir de Ségolène Royal, qui avait, elle aussi, compris le besoin d’engagement citoyen. Elle me répond que dans un parti politique classique, jamais elle n’aurait été propulsée Déléguée Nationale. « En fait, la mesure la plus choc d’En Marche, c’est En Marche ». Plus de 200 000 adhérents en moins d’un an. Un mouvement qui rassemble les meilleurs talents et les meilleures idées. Avec énormément de décentralisation. Avec En Marche, on est dans la décentralisation. Dans les partis classiques on est dans le contrôle hiérarchique et pyramidal me dit-elle. A ce stade, Axelle me parle de Frédéric Laloux et de son livre dont nous avons déjà parlé dans ce blog, Reinventing Organizations. Elle me parle de l’Etat Plateforme. Elle me parle de Redesigning Leadership de John Maeda. Elle me dit – et en fait, je dois dire que je partage largement ce point de vue – qu’Emmanuel Macron s’intéresse au Why. Le fameux Why de Simon Sinek dont nous avons également parlé de nombreuses fois sur ce blog. « Plus qu’un programme, Emmanuel Macron a un projet. Il porte une vision ».
J’ai comme l’impression que les réflexions que nous avons sur les Organisations Ouvertes chez Presans rejoignent ses réflexions sur l’organisation de l’Etat : Emmanuel Macron, avec En Marche a mis en place une Organisation Ouverte : il a un Why (ou un Massive Transformative Purpose, comme on dit dans la Valley), il pense stratégie de plateforme, il pense talents à la demande… L’analogie s’arrête-elle là ? Ou bien est-ce le début d’une nouvelle forme d’Etat ? L’avenir le dira.
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Cet article est basé sur un entretien avec Axelle Tessandier le 13 mars 2017.
A propos d’Axelle Tessandier
Après avoir vécu 5 années au cœur de la Silicon Valley, Axelle Tessandier est revenue en France début 2016 et fait partie des personnalités qui se nourrissent d’une double culture. Cette ex-directrice du marketing de la branche américaine de la startup Scoop.it a fondé il y a trois ans AXL Agency, son agence de réflexion et d’action sur la transition numérique. Axelle s’est notamment occupée de l’ouverture de la plateforme de crowdfunding Kickstarter aux startuppers et créateurs français, et réfléchit aux enjeux du numérique, du management de l’innovation et de la génération Y. Partageant son expertise aussi bien avec de grandes entreprises que des startups, Axelle défend ardemment les nouveaux usages numériques, notamment pour réengager les citoyens. Faisant de la diversité un enjeu d’innovation, Axelle est entrée au board de l’incubateur Paris Pionnieres en juin 2016, incubateur qui soutient les femmes dans la création de leur startup. Elle est aussi « rôle-modèle » auprès de l’association Rêv’elles, qui aide des jeunes filles de milieux populaires à trouver leur orientation. Axelle a 35 ans et est titulaire d’une maîtrise de droit anglais (University College London/Assas) et du Master D2A de Droit, Economie et gestion de l’audiovisuel de la Sorbonne. En 2010, elle a été résidente artiste à la galerie GAFFTA (Gray Area Foundation For The Arts) de San Francisco.
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