Marc Giget a de nouveau frappé. Le penseur de l’innovation auteur de préfaces est aussi le grand rassembleur de la communauté française de l’innovation. Plus de 200 personnes sont venues assister à son séminaire cette semaine. Sujet de la séance : Open Innovation — perspectives après dix ans de pratiques dans un monde digital. Presans coordonnait la séance.
Ce n’est pas la première fois qu’Albert Meige intervient dans ce cadre. Il a cette fois présenté les tendances principales qui se dégagent de l’ouvrage qu’il vient de co-écrire avec Jacques Schmitt. Entre deux encouragements subliminaux à acheter le livre, il a développé sa vision d’un futur de l’expertise façonné à la fois par la transformation du savoir en commodité et par la digitalisation. Cet avenir qui approche à vive allure serait par ailleurs marqué par des convergences stratégiques entre des acteurs de tailles très variables.
Du côté des intermédiaires fournisseurs de services, le temps n’a pas encore apporté de réponse probante à la question du meilleur modèle économique. Notons en passant qu’il livre néanmoins des indications négatives.
Du côté des grandes entreprises, l’implication des dirigeants serait la clé pour favoriser la culture à la fois créative et sévère que l’innovation exige pour réussir. Dans les organisations, l’expression majeure de cette réalité serait la montée en puissance de la fonction de Chief Innovation Officer.
Les interventions suivantes ont apporté leurs points de vue sur ces deux thèmes.
D’abord avec Jean-Christophe Simon, Chief Innovation Officer chez SEB. De son propos se dégage l’idée d’une entreprise qui oppose au courant inexorable de la commodification à la fois la proximité au consommateur et le goût du perfectionnisme. Ce qui, nous rappelle-t-il, est une obligation quand il s’agit de vendre sur le marché allemand des machines à café valant 1500 euros. Il résume sa mission au sein de son organisation en notant que la fonction innovation doit rassembler et mobiliser la communauté des experts internes et externes autour des besoins business et des axes stratégiques du groupe.
La présentation de Christophe Aufrère, Directeur de la Stratégie technologique chez Faurecia, s’est quant à elle concentrée avant tout sur les déterminants complexes de la stratégie technologique d’innovation. Mobilité durable et amélioration de la qualité de vie à bord en constituent les deux axes fondamentaux pour l’équipementier français, qui reste peu connu du consommateur final. Pour ce qui est de son réseau mondial d’experts, Faurecia le maintient et l’élargit via la création de chaires de recherche, notamment à Munich et Shanghai.
Pascal Magnier, co-fondateur d’Expernova s’est, quant à lui, livré à un retour d’expérience axé sur les choix qui ont guidé l’évolution de son produit : course à la donnée, connaissance de l’écosystème, adaptation du classement des experts aux besoins multiples et très spécifiques, intégration aux workflows.
La séance de dédicaces qui a suivi la conférence, fut, selon certains témoins, intense.
Innovation Intelligence – Albert Meige from Mardis de l’innovation on Vimeo.